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Catastrophe de Fort McMurray: les hommes moins enclins à demander de l'aide psychologique

Feu de forêt

Les feux de forêt du Fort McMurray ont poussé 88 000 personnes à évacuer leurs habitations. La professeure Geneviève Belleville s'est intéressée aux conséquences psychologiques de cette catastrophe sur les personnes qui ont été évacuées. Son équipe a mené des entrevues téléphoniques de mai à juillet 2017 auprès de 1510 personnes.

Dans un premier article, les chercheurs rapportent qu'un an après l'évacuation, 38% des répondants affichaient encore des symptômes typiques de certains troubles psychologiques. Leur condition suggérait la présence probable d'insomnie (29%), de stress post-traumatique (15%), de dépression (15%), d'anxiété généralisée (14%) ou d'un trouble lié à la consommation d'alcool ou de drogue (8%). Un répondant sur cinq éprouvait des symptômes suggérant la présence d'au moins deux de ces problèmes psychologiques.

Un deuxième article montre que, dans l'année qui a suivi l'évacuation, 17% des répondants ont reçu de l'aide psychologique et 12% ont pris des médicaments pour des troubles liés aux émotions, à la santé psychologique ou à la consommation d'alcool ou de drogues. Parmi les répondants qui avaient au moins un diagnostic probable de problème psychologique, à peine le tiers a reçu de l'aide psychologique ou de la médication.

Dans l'année qui a suivi les incendies, la probabilité d'avoir pris des médicaments ou d'avoir reçu de l'aide psychologique était respectivement 1,6 et 1,9 fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes parmi la population évacuée. Émilie Boutet, doctorante en psychologie, explique cette différence par le fait que les femmes sont plus à l'écoute de signes de détresse psychologique que les hommes et qu'elles ont une attitude plus ouverte envers les services d'aide psychologique. 

Selon cette étude, la raison la plus souvent évoquée pour ne pas aller chercher de l'aide est le désir de s'en sortir tout seul. Devant ce besoin d'autonomie, Madame Belleville et son équipe ont développé RESILIENT, une plateforme de traitement en ligne destinée aux personnes qui ont vécu un événement traumatique. Celle-ci a été testée auprès d'un groupe d'évacués du Fort McMurray et les résultats sont encourageants. L'équipe travaille maintenant à adapter cet outil aux victimes d'agressions sexuelles

L'équipe qui signe ces deux articles regroupe Émilie Binet, Marie-Christine Ouellette, Jessica Lebel, Charles Morin et Geneviève Belleville, de l'Université Laval, Véra Békés (Yeshiva University), Nicolas Bergeron et Stéphane Guay (U. de Montréal), Tavis Campbell (U. de Calgary), Sunita Kosh et Frank MacMaster (Alberta Health Services) et Stéphane Bouchard (UQO).

Pour accéder à l'article original, cliquez ici.