Abygaëlle Côté, Élizabeth Anderson, Jolianne Roberge, Lydia Gamache et Geneviève Belleville
Au Canada, 9% des hommes rapportent avoir subi une agression sexuelle (AS) et plusieurs sont à risque de développer des symptômes post-traumatiques. Les psychothérapies axées sur le trauma, notamment l'exposition prolongée (EP), sont efficaces pour traiter ces symptômes. Toutefois, le taux d'abandon chez les hommes serait plus élevé que chez les femmes. Afin d'adapter l'EP aux hommes qui ont vécu une AS, il importe de documenter leur compréhension et leurs attentes envers cette thérapie. Cette étude qualitative décrit les perceptions des hommes ayant vécu une AS envers l'EP. Treize hommes ont complété une entrevue semi-structurée sur le sujet. Les entretiens ont été transcrits, puis analysés par une démarche inductive et une analyse de contenu thématique avec le logiciel NVivo. Deux personnes formées ont codifié les entrevues indépendamment résultant d'un fort accord interjuge (k=0.81). Les participants ont exprimé des attentes spécifiques envers la thérapie, concernant les processus thérapeutiques impliqués (modalités, adaptation) et ses retombées potentielles (gestion des émotions). Leurs attentes concernaient également le thérapeute (écoute, expertise). Certains entretenaient de fausses croyances comme la crainte d'être retraumatisés par l'EP. Ce projet soutiendra les adaptations de l'EP auprès des hommes ayant vécu une AS afin de favoriser leur adhésion.