Autrices et auteurs : Claudia Mc Brearty1-5, Samuele Dallaire-Habel1,5 & Josée Savard1-5
- École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada1
- Centre de recherche CHU de Québec-Université Laval, Québec, Canada
- Centre de recherche sur le cancer, Université Laval, Québec, Canada
- Réseau québécois de recherche en soins palliatifs et de fin de vie (RQSPAL), Québec, Canada
- Centre d’études et d’interventions en santé mentale (CÉISM), Québec, Canada
Résumé de l'affiche :
Objectif : Cette étude vise à évaluer les effets de la thérapie cognitive (TC) pour la dépression sur le taux et la sévérité d’insomnie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique.
Méthode : Trente-sept femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique et présentant des symptômes dépressifs ont été assignées aléatoirement à une thérapie cognitive pour la dépression ou à un groupe contrôle liste d’attente. La TC consistait en huit séances hebdomadaires et trois séances de rappel, administrées à trois semaines d’intervalle après la fin de la TC. L’insomnie a été mesurée avant (PRE) et après (POST) le traitement, ainsi que 3 (FU3) et 6 (FU6) mois plus tard à l’aide de l’Index de sévérité de l’insomnie (ISI). Les participants assignés au groupe contrôle liste d’attente ont attendu 8 semaines (durée de la TC), puis la sévérité de leurs symptômes d’insomnie a été réévaluée avant de recevoir l’intervention.
Résultats : La probabilité d’obtenir un score clinique d’insomnie (ISI 8) a diminué de manière significative entre le prétraitement et le post-traitement, F(1,31.84)=5.69, p<0.05, (PRE=83 % ; POST=52%). Le score moyen de sévérité d’insomnie différait significativement entre les groupes à la fin du traitement, F(1,32.3)=8.02, p<0.01 (intervention=8.6 ; contrôle=13.2) et le score obtenu à l’ISI a diminué significativement avant et après le traitement, F(1,30.1)=7.33, p<0.05 (PRE=12.6 ; POST=9.1). Cependant, les interactions groupe-temps n’étaient pas significatives. Des analyses ont été effectuées en regroupant les deux groupes après que le groupe contrôle liste d’attente ait reçu la TC. La proportion de patients présentant un niveau clinique d’insomnie, F(3,67.58) =5.58, p<0.01 (PRE=78% ; POST=28%; FU3=48% ; FU6=22%), et le score moyen d’insomnie ont significativement diminué au fil du temps, F(3,43.7)=17.08, p=0.001 (PRE=12.14 ; POST=5.26 ; FU3=8.38 ; FU6=5.80).
Conclusions : La TC pour la dépression n’a pas été associée à une réduction significative de l’insomnie par rapport à la condition contrôle liste d’attente. Un traitement concomitant ciblant directement l’insomnie devrait donc être proposé aux femmes présentant de façon comorbide des symptômes de dépression et d’insomnie.